dimanche 15 mai 2011

Ta vie changera!

Ok, je ne l'ai pas écrit et en plus, je l'ai pris d'un autre blog. Mais j'en ai les larmes aux yeux!!! À lire!

""Mon amie trouve que le temps file. Nous sommes assises dans un restaurant lorsqu'elle me dit avec désinvolture que son mari et elle songent à fonder une famille. En fait, son horloge biologique lui rappelle qu'elle devra très bientôt décider si elle veut des enfants.



"On fait un sondage auprès de notre entourage, dit-elle, mi-sérieuse. Penses-tu que je devrais avoir un bébé?"


"Ça va changer ta vie", dis-je en m'efforçant de garder un ton neutre.


"Je sais, dit-elle. Plus de grasses matinées les samedis, plus de vacances de dernière minute."


Mais ce n'est pas du tout ce que je voulais dire. Je regarde mon amie en me demandant quoi lui dire.

Je veux qu'elle sache ce qu'elle n'apprendra jamais dans les cours prénataux. Je veux lui dire que les blessures physiques de l'accouchement guérissent, mais que la cicatrice émotionnelle laissée par l'éclosion de la maternité est si vive qu'elle restera à jamais vulnérable.


Je veux la prévenir qu'elle ne pourra plus jamais lire un journal sans se demander : " Et si cet enfant avait été le mien?" Que chaque accident et chaque incendie la hanteront. Quel les images d'enfants affamés lui feront prendre conscience qu'il n'y a rien de pire que de voir son enfant mourir.


Je la regarde. je regarde ses ongles impeccablement manucurés, son tailleur élégant. Aussi sophistiquée soit-elle, la maternité la réduira à un état aussi primitif qu'une ourse protégeant ses petits. Que le cri "Maman" sera comme une sonnette d'alarme qui la fera se précipiter toutes affaires cessantes.


Je devrais aussi lui dire que sa vie professionnelle sera perturbée, quel que soit le nombre d'années qu'elle a investi dans sa carrière. Certes, elle trouvera une gardienne pour son enfant, mais un jour, elle se rendra à une importante réunion et se rappellera soudainement l'odeur douce de son bébé. Elle devra alors user de toute sa détermination pour résister à la tentation de courir à la maison vérifier si son enfant va bien.


Je veux que mon amie sache que les décisions du quotidien ne seront plus aussi automatiques. Que le désir d'un garçon de cinq ans d'aller aux toilettes des hommes chez Mcdonald's plutôt qu'aux toilettes des femmes sera tout un dilemme. Qu'en plein milieu du restaurant, au travers des bruits de vaisselle et les cris d'enfants, les questions d'indépendance et d'identité sexuelle seront soupesées avec la sinistre possibilité qu'un agresseur d'enfants soit tapi dans les tolettes. Aussi décidée soit-elle au bureau, mon amie aura constamment des doutes comme mère.


Je regarde encore ma ravissante amie. Je veux lui dire qu'elle finira par perdre les kilos accumulés pendant la grossesse, mais qu'elle ne se sentira jamais plus la même. Que sa vie aujourd'hui si précieuse vaudra moins à ses yeux lorsqu'elle sera mère. Qu'elle donnera sa vie sans hésiter pour sauver celle de son enfant, mais qu'elle se mettra également à espérer vivre le plus longtemps possible, non pas pour réaliser ses propres rêves, mais pour voir son enfant réaliser les siens. Je veux également qu'elle sache qu'une cicatrice de césarienne ou des vergetures deviendront pour elle d'honorables blessures de guerre.


Sa relation avec son mari changera aussi, mais pas de la façon qu'elle croit. J'aimerais qu'elle puisse comprendre à quel point on aime un homme qui prend toujours soin de poudrer son bébé, ou qui n'hésite jamais à jouer avec son fils ou sa fille. Je pense qu'elle doit savoir qu'elle va à nouveau tomber amoureuse de son mari pour des raisons que, présentement, elle ne trouverait pas romantiques.


J'aimerais que mon amie sente le lien qui l'unira à toutes les femmes qui ont, au cours de l'histoire, tenté d'éliminer la guerre, la discrimination, l'alcool au volant. J'espère qu'elle comprendra pourquoi je réfléchis rationnellement sur la plupart des sujets alors que je deviens temporairement maboule quand je parle des menaces de guerre nucléaire qui planent sur l'avenir de mes enfants.


Je veux aussi décrire à mon amie la jubilation qu'elle éprouvera à voir son enfant frapper une balle de baseball. Je veux qu'elle connaisse le rire argentin d'un bébé qui touche pour la première fois la douce fourrure d'un chien. Je veux qu'elle savoure ces joies qui sont si pures qu'elles font mal.


Le regard interrogateur de mon amie me fait prendre conscience que j'ai les larmes aux yeux. "Tu ne le regretteras jamais", lui dis-je enfin. Puis je m'avance au-dessus de la table et lui prends la main en faisant une prière pour elle, pour moi et pour toutes les femmes, simples mortelles, qui exercent du mieux qu'elles peuvent la plus sacrée des vocations."



Dale Hanson Bourke. Tiré du: Bouillon de poulet pour l'âme de la future maman.

L'image a été tirée ici.

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